Altares constate une légère réduction des retards de
paiement des entreprises en France mais le fossé se creuse entre le nord et le
sud de l'Europe. Plus précisément, les retards de paiement des entreprises
françaises tombent à 11,5 jours, un seuil historiquement bas, tandis qu’ils
buttent au seuil des 13 jours en Europe. 41,8 % des entreprises européennes
payent leurs fournisseurs sans retard ; elles sont juste une sur trois en
France.
Parmi
les autres points clés soulignés dans l’étude, nous pourrons retenir qu’en
France :
- Moins de 10 % des ETI et Grandes Entreprises payent leurs fournisseurs sans retard
- 8 % des entreprises de 3 à 5 ans retardent leurs paiements de plus de 30 jours.
- Les paiements se durcissent dans les services aux particuliers voire l’administration.
- Les comportements de paiement font le grand écart entre le Limousin et l’Île de France.
- Retard de paiement et transfert de risque : Plus de 31 000 entreprises ont connu une défaillance depuis le début de l’année ; Les deux tiers présentaient des retards de paiements fournisseurs de plus de 15 jours.
Par contraction budgétaire ou pression réglementaire, les
entreprises peinent, voire hésitent à recourir aux financements externes. Dans
ces conditions, l’alternative est la génération de cash, ou tout le moins le
contrôle permanent du BFR. Pour avoir laissé glisser les retards de paiement
clients, chaque année des milliers d’entreprises mettent la clé sous la porte.
La gestion du financement du cycle de production (stocks + créances clients) au
regard du crédit fournisseur tient encore souvent davantage de l’acrobatie
comptable que de la rigueur financière. Ce deuxième trimestre encore, les deux
tiers des entreprises défaillantes réglaient leurs fournisseurs avec des
retards d’au moins 15 jours. Si le fournisseur ne s’en alarme pas, il accepte
de fait le transfert de risque sur sa propre entreprise. Une défaillance sur
quatre est due à des retards de paiement. Au-delà de l’attention naturelle
portée aux factures à encaisser et aux factures à payer, la mise en place d’un
pilotage du Besoin en Fonds de Roulement dans la direction financière donne un
signal gagnant de maîtrise de la performance économique et financière de
l’entreprise auprès de ses partenaires commerciaux, bancaires ou investisseurs.
Plus qu’un indicateur de tableau de bord, le BFR est désormais un indispensable
KPI (Key Performance Indicator), gage de gouvernance, compétitivité et
«prospectivité».
Thierry Millon
Responsable des Etudes Altares
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