lundi 10 septembre 2012

Les comportements de paiement des entreprises en France et en Europe / Analyse 2012 T2



Altares constate une légère réduction des retards de paiement des entreprises en France mais le fossé se creuse entre le nord et le sud de l'Europe. Plus précisément, les retards de paiement des entreprises françaises tombent à 11,5 jours, un seuil historiquement bas, tandis qu’ils buttent au seuil des 13 jours en Europe. 41,8 % des entreprises européennes payent leurs fournisseurs sans retard ; elles sont juste une sur trois en France.

Parmi les autres points clés soulignés dans l’étude, nous pourrons retenir qu’en France :
  • Moins de 10 % des ETI et Grandes Entreprises payent leurs fournisseurs sans retard
  • 8 % des entreprises de 3 à 5 ans retardent leurs paiements de plus de 30 jours.
  • Les paiements se durcissent dans les services aux particuliers voire l’administration.
  •  Les comportements de paiement font le grand écart entre le Limousin et l’Île de France.
  • Retard de paiement et transfert de risque : Plus de 31 000 entreprises ont connu une défaillance depuis le début de l’année ; Les deux tiers présentaient des retards de paiements fournisseurs de plus de 15 jours.

Par contraction budgétaire ou pression réglementaire, les entreprises peinent, voire hésitent à recourir aux financements externes. Dans ces conditions, l’alternative est la génération de cash, ou tout le moins le contrôle permanent du BFR. Pour avoir laissé glisser les retards de paiement clients, chaque année des milliers d’entreprises mettent la clé sous la porte. La gestion du financement du cycle de production (stocks + créances clients) au regard du crédit fournisseur tient encore souvent davantage de l’acrobatie comptable que de la rigueur financière. Ce deuxième trimestre encore, les deux tiers des entreprises défaillantes réglaient leurs fournisseurs avec des retards d’au moins 15 jours. Si le fournisseur ne s’en alarme pas, il accepte de fait le transfert de risque sur sa propre entreprise. Une défaillance sur quatre est due à des retards de paiement. Au-delà de l’attention naturelle portée aux factures à encaisser et aux factures à payer, la mise en place d’un pilotage du Besoin en Fonds de Roulement dans la direction financière donne un signal gagnant de maîtrise de la performance économique et financière de l’entreprise auprès de ses partenaires commerciaux, bancaires ou investisseurs. Plus qu’un indicateur de tableau de bord, le BFR est désormais un indispensable KPI (Key Performance Indicator), gage de gouvernance, compétitivité et «prospectivité». 

Thierry Millon 
Responsable des Etudes Altares


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