La France fait mieux que la moyenne des entreprises européennes.
Enfin une relativement bonne nouvelle pour les entreprises hexagonales qui enregistrent une légère amélioration. Ainsi en France, le retard de paiement moyen s’établissait à 12 jours au 2ème trimestre 2013, contre 12,3 jours le trimestre précédent.
Cette tendance est appréciable car globalement la situation européenne se dégrade à nouveau. Ainsi, le retard de paiement moyen en Europe s’élevait au 2ème trimestre 2013 à 14,3 jours contre 13,8 jours au 1er trimestre.
Dans son analyse, Thierry Millon, le responsable des études d’Altarèssouligne qu’il s’agit du niveau le plus élevé depuis le printemps 2010.
La situation en Italie et au Portugal pèse sur la moyenne européenne, car ces deux pays enregistrent des records en matière de retard avec respectivement 20,3 jours pour l’Italie et 32,9 jours pour le Portugal.
La tendance dans les autres pays européens est contrastée :
- Dégradation : Irlande, Italie, Pays-Bas, Portugal
- Stabilité : Allemagne
- Amélioration : Belgique, France, Espagne, Royaume-Uni
Les entreprises françaises restent parmi les championnes des petits retards.
Avec seulement 31,7 % d’entreprises respectant les délais de paiement, la France reste parmi les mauvais élèves de l’Union Européenne. Une majorité relative des entreprises paie avec un petit retard de moins de 15 jours (36,8 %).
Ce non-respect des délais de paiement atteint des records dans les grandes entreprises qui ne sont plus que 9,6 % à les respecter ! Dans ces entreprises, la majorité des factures (55,7 %) est payée avec un petit retard de moins de 15 jours.
Dans son rapport 2012, l’Observatoire des délais de paiement préconisait d’inciter les entreprises à facturer les intérêts de retards, mais cette pratique est rare dans les PME. De même, l’entrée en application depuis le 1er janvier 2013 de l’indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement pourrait avoir un effet dissuasif si les fournisseurs l’appliquaient.
Dans un contexte économique difficile les dirigeants de PME ne sont pas souvent en mesure de réclamer cette indemnité et ces intérêts. La peur de perdre le client est trop importante.
Et si l’Etat montrait l’exemple
La 7ème recommandation du rapport de l’Observatoire des délais de paiement est entrée en vigueur à partir du 16 mars 2013, avec l’instauration de mesures de lutte contre les retards de paiement dans les contrats de la commande publique. La loi prévoit désormais le versement automatique d’intérêts de retard et d’une indemnité forfaitaire de recouvrement (articles 39 et 40).
D’autre part, le projet de loi de Benoît Hamon en cours d’examen au Parlement prévoit de mettre en place dessanctions administratives contre les mauvais payeurs, comme le préconisait la 4ème recommandation de l’Observatoire.
Seules ces sanctions administratives pourront inciter les grandes entreprises à respecter les délais de paiement.
Attention cependant, cette mesure devra être appliquée avec discernement et prendre en considération la réalité économique de l’entreprise. Beaucoup de PME / TPE n’arrivent pas à respecter les délais de paiement en raison des retards dont elles sont elles-mêmes victimes !
De plus, lorsqu’une entreprise connaît des difficultés de trésorerie… une amende de 375 000 euros n’améliore pas sa situation !