Publié le 15/10/2013 par FLORENCE GUERNALEC @e-marketing.fr
Le Club Courrier a réalisé, en partenariat avec L'Observatoire Com Media et Altares, une étude sur l'économie de la filière courrier en France pour la période 2004-2012.
35,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2011, soit 1,8% du PIB.
L'étude sur l'économie de la filière courrier en France pour la période 2004-2012 (1) révèle que le secteur représente 20 175 entreprises (dont 87% de TPE), 318 900 emplois (1,1% de la population active). " Le poids économique de la filière est confirmé par cette étude ", a déclaré Bernard Kuhnast, co-président du Club Courrier, lors de la présentation des principaux résultats à l'Assemblée nationale. Cette étude a été réalisée à partir du bilan de 100% des entreprises publiantes et corrobore les propres chiffres du Club Courrier. " L'enjeu de cette étude est triple : il s'agit pour chaque acteur de la filière de benchmarker son entreprise. C'est aussi une base de discussion avec les grands donneurs d'ordre qui n'ont pas toujours conscience de la réalité économique. Enfin, c'est un moyen d'identification de la filière auprès des pouvoirs publics ", insiste Dominique Scalia, président de l'Observatoire Com Media.
L'étude distingue 12 secteurs : les entreprises data, les agences, les papetiers, les fabricants d'enveloppes, les fabricants de machine à affranchir, les fabricants de machine, les imprimeries de labeur, les relieurs, les routeurs, les acteurs de l'éditique, ceux de la distribution (ISA) et la Poste qui représente à elle seule, 48% du chiffre d'affaires (CA) de la filière et 32% des effectifs. Il existe de grandes différences entre les secteurs : des prestataires spécialistes de la data qui voient leur CA bondir de 257% de 2004 à 2012 aux relieurs qui connaissent un recul de 24% sur la même période. Jean-Claude Palu, ancien médiateur national délégué du crédit aux entreprises, et senior advisor au cabinet Deloitte distingue, ainsi, deux groupes d'entreprises, celles qui connaissent une progression de leur CA limitée à 15-25% comme les routeurs et les fabricants de machine à affranchir, et les autres qui dépassent les 40% tels que les agences de pub, les fabricants d'enveloppe et les distributeurs d'imprimés ISA. Jean-Claude Palu a, notamment, souligné la nécessité de protéger les petites entreprises qui réalisent des marges de 40% : " Cela prouve qu'il y a là un savoir-faire qu'il faut préserver ". Or, il constate que l'autofinancement est, en général, insuffisant et qu'une entreprise qui se désendette n'est pas bon signe car cela signifie qu'elle a réduit ses investissements. Jean-Claude Palu ajoute : " Je vois des entreprises qui ont une baisse de résultat avec des fonds propres faibles. Les banquiers se désengagent de ces sociétés sur la base d'un diagnostic manichéen - on va bien ou on va mal - alors qu'il faut comparer les ratios de l'entreprise à son secteur. Cette étude doit permettre d'avoir un dialogue objectif avec sa banque ".
Thierry Millon, directeur des études chez Altares a focalisé son intervention sur la santé financière des entreprises du secteur. Il a insisté sur la question des délais de paiement. La filière courrier est à 67 jours et enregistre une moyenne de 14 jours de retard contre 12 sur l'ensemble de l'économie française. Une situation dangereuse qui menace les plus fragiles. A fin octobre 2013, la filière a a enregistré 1340 défaillances sur 12 mois glissants contre 1788 à fin janvier 2010. Les agences de publicité paient le plus lourd tribut avec la disparition de 444 entreprises. Suivent le conseil informatique (323), le soutien aux entreprises (228), l'imprimerie (173), la préparation de documents (64), le traitement de données (61), le gros équipement de bureau (35)... Cependant Thierry Millon voit plusieurs motifs d'optimisme : la valorisation globale des entreprises s'élève à 26 milliards d'euros, soit une moyenne de 2 millions par entreprise. La marge monte et le chiffre d'affaires de la filière continue à progresser et devrait atteindre au global, les 40 milliards en 2014. La seule inquiétude porte sur le financement de cette croissance...
L'intégralité de l'étude est payante au prix de 480 euros pour les adhérents aux Club Courrier et/ou Observatoire Com Media.
(1) L'étude comporte trois axes : les profils économiques, les profils financiers et la performance des métiers de la filière au travers de plusieurs études : BALmétrie, le Baromètre d'efficacité des moyens de communication de l'Observatoire Com Media, le Baromètre CSA/Club Courrier sur l'attachement des consommateurs au média courrier et l'étude TNS Sofres/Madiapost sur " Perception et usage du média courrier par les digital influencers ".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire